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Dans « Vox populi, la voix du peuple », sur Paris Première, Laurent Baffie pose des questions aux Français

PARIS PREMIÈRE – SAMEDI 12 OCTOBRE À 21 HEURES – ÉMISSION
« Et si on vous donnait la possibilité de vous exprimer à la télé, en toute liberté, vous diriez quoi ? » Cette question, l’humoriste Laurent Baffie l’a posée durant un an et demi à ceux qu’il croisait dans quatre-vingts villes, au gré de sa tournée hexagonale pour son one-man-show, Laurent Baffie se pose des questions, actuellement au Théâtre de la Madeleine, à Paris.
Casquette sur la tête et petite caméra tenue à deux mains, il a ainsi mis en boîte (avec son caméraman, pour le filmer filmant) un millier de réponses, soit quatre-vingts heures de rushs. Au final, il a conservé près de cent minutes pour produire « Vox populi, la voix du peuple », et signer son retour gagnant sur le petit écran.
C’est un régal. La plupart le reconnaissent tout de suite. Comme Sophie, troublée de voir en chair et en os celui qui la faisait rire, enfant, dans « Farce attaque », émission de la fin des années 1990, sur France 2. Baffie lui fait remarquer à deux reprises que « quand il avance elle recule ». Sans réaction. D’autres ont des doutes, comme ces deux Lilloises qui se remémorent un Laurent Baffie « pas très chevelu, une parole impertinente et un peu beauf ».
A 66 ans, le premier sniper de l’audiovisuel s’est adapté à une société qui a évolué. Après avoir été rappelé à l’ordre par le CSA, en 2017, pour avoir remonté le bas de la robe de Nolwenn Leroy dans « Salut les Terriens ! », de Thierry Ardisson (sur C8), et après ses « embrouilles » avec Christine Angot, qui ont fait polémique. « C’est devenu difficile de faire de la télévision, pour les comiques, et surtout les grandes gueules comme moi », déclarait-il au Monde en août 2021.
Sauf que la télé et les micros-trottoirs, c’est son truc. Depuis le printemps, il a testé l’idée sur les réseaux sociaux, avec succès : 1,1 million de personnes le suivent sur Instagram. Parfois vulgaire ou au ras des pâquerettes, ce type de programme a l’immense avantage de donner la parole aux gens et d’offrir un instantané unique de notre société.
A condition de respecter une certaine équité sur tous les sujets abordés (la France pays d’assistés, l’immigration, le vivre-ensemble, les « zèbres », les rats…). Après qu’un plaisancier revendique « la France aux Français », quitte à ne pas secourir les bateaux de migrants, Baffie donne ainsi la parole à un militant de l’association SOS Méditerranée ; après les propos d’une cofondatrice de l’association de défense des animaux L214, un boucher défend son bifteck… Cent cinquante microdialogues vont ainsi s’enchaîner, à peine rythmés d’interludes musicaux, mais capables de déclencher un éclat de rire à tout moment, l’humour jouant de l’effet de surprise.
Et puis il y a l’imprévu. Depuis un passant qui « parle oiseau » en sifflant, à un vingtenaire qui improvise sur « la ligne du temps ». Et à deux hommes qui réclament qu’il y ait moins de beurre dans le kouign-amann, Baffie suggère de prendre de la vaseline.
« Je n’étais pas d’accord avec tout le monde, mais j’ai donné la parole à tout le monde », peut ainsi assurer le producteur. Au risque de paraître trop policé ? « Vous êtes plus drôle à la télé qu’en vrai, prévient ainsi une trentenaire. Vous êtes moins grossier, ça manque. » En vrai pro, Laurent Baffie s’exécute : aussitôt traitée de « connasse », la dame éclate de rire.
« Vox populi, la voix du peuple », de Laurent Baffie (Fr., 2024, 90 min).
Catherine Pacary
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